[Musique] Cet amour peut attendre, traverse l'âme

Auteur : JEFFI CHAO HUI WU

Date : 2025-07-23 Mercredi, 6h40 du matin

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[Musique] Cet amour peut attendre, traverse l'âme

Je dis toujours que je suis un "aveugle de la musique", je ne reconnais pas la portée musicale, je ne comprends pas la notation simplifiée, et même l'orthographe des accords, je l'ai mémorisée par l'oreille. Pourtant, c'est justement une personne qui n'a jamais reçu de formation musicale professionnelle qui joue inlassablement la même pièce des milliers de fois. Cette pièce s'appelle "Right Here Waiting", en chinois "此情可待".

Ce n'est pas un morceau que j'ai choisi au hasard, ni pour performer, faire étalage de mes compétences, ou attirer l'attention. Je le joue parce qu'il a toujours pénétré les profondeurs de mon âme.

La première fois que je l'ai entendu, c'était pendant ces années où je dérivais seul dans un pays étranger. Chaque jour, je courais aux abords de la ville, et le soir, en rentrant dans la chambre que je louais temporairement, la pièce vide n'avait pas de lumière, pas de personne, et pas de date de retour. Je cuisinais seul, je mangeais seul, je faisais des démarches à la banque seul, je luttais seul contre la vie. Et cette phrase "Wherever you go, whatever you do, I will be right here waiting for you" semblait être une réponse à cette vie de solitude, comme une promesse non tenue.

À cette époque, je ne savais pas encore jouer ce morceau, je l'écoutais simplement encore et encore, imaginant sans cesse. Il y a une émotion cachée dans la mélodie, qui ne peut être exprimée, mais elle est comme le vent, comme un écho lointain, frappant à maintes reprises dans mon cœur.

Vraiment commencer à jouer ce morceau, c'est après avoir établi l'habitude de m'entraîner à l'aube. Je me lève tous les jours à 4h45, j'arrive vers 5h au bord de la mer à Sydney, je fais des exercices de posture, du tai-chi, le coq qui se dresse, le Yi Jin Jing... Après environ 1,5 heure, le sang circule bien et je me sens frais et alerte. Ensuite, je m'assois dans la voiture, je prends ma guitare et je joue la première note au son des vagues et à la lumière du lever du soleil.

Dans toute la pièce, je n'ai utilisé que six accords de base, sans ajouter de techniques sophistiquées, et je ne me soucie pas de la précision du rythme. Lorsque je joue, je ne pense jamais consciemment à la mélodie, mais je laisse mes doigts toucher les cordes en suivant ma respiration et ma circulation sanguine. Ce n'est pas moi qui joue du piano, mais le son du piano qui me guide dans un certain flux émotionnel, comme si je restais immobile à un moment donné, tout en étant agité comme des vagues.

Je dis qu'elle pénètre l'âme, non pas seulement parce qu'elle est mélodieuse. Ce qui m'a vraiment touché, c'est le dialogue entre cette pièce et le corps. Cet état de "lourd", "détendu", "calme" est précisément la structure de base que je connais le mieux dans ma pratique du tai-chi. Ce n'est pas une posture soutenue par la volonté, mais un relâchement naturel après un équilibre structurel ; ce n'est pas une réflexion sur le rythme par l'esprit, mais le rythme interne du corps qui dirige les doigts. Cette pièce est comme si ma circulation sanguine parlait, la mélodie devenant le système sonore des méridiens intérieurs.

Beaucoup de gens pensent que jouer du piano nécessite des compétences techniques, mais j'ai découvert que les mélodies vraiment touchantes sont celles qui sont réchauffées par la "température corporelle". Lorsque la structure du corps est fluide et que la respiration est harmonieuse, le son du piano exprime naturellement des émotions. Quand d'autres jouent avec assurance, je m'appuie sur cette tranquillité acquise par la pratique de la posture. En jouant "Ce sentiment peut attendre", j'échange mes émotions avec moi-même et le monde à partir de la partie la plus douce de ma vie.

Il a enregistré de nombreux instants : après avoir pratiqué à l'aube, assis dans la voiture à y jouer, le soleil n'était pas encore levé, les vagues frappaient doucement la fenêtre, le cœur calme comme l'eau ; une nuit d'insomnie, en jouant, les larmes ont commencé à couler ; en pensant à un vieil ami, en jouant la dernière note, tout mon être a été comme frappé par quelque chose, longtemps incapable de revenir à moi ; et tant de jours ordinaires, il est comme un ami silencieux, m'accompagnant à travers les vagues de mon cœur.

Je joue ce morceau pour me calmer. C'est pour retrouver mon ancien moi, pour dire à cette personne seule dans une ville inconnue : "Je me souviens encore." C'est pour confirmer : je n'ai jamais perdu ce sentiment.

« Ce sentiment peut attendre » était à l'origine une chanson sur l'amour, mais pour moi, elle est progressivement devenue un miroir de la vie. Je ne raconte pas une histoire d'amour inachevée. Je me dis simplement : après tant d'épreuves, je reste le même, cette douceur est toujours là, et je suis encore prêt à la préserver.

Plus important encore, à travers cette pièce, j'ai confirmé une chose : ce qui est le plus touchant, ce n'est pas la technique, mais la "vérité". Tout comme dans le tai-chi, ce qui compte le plus n'est pas la beauté des mouvements, mais si le corps est vraiment détendu, vraiment fluide, vraiment ancré. Peu importe à quel point on joue bien d'un instrument, si les émotions ne passent pas, c'est vide. Et moi, même si je suis un illettré musical, tant que mon cœur est ouvert et mes mains sont chaudes, les cordes de l'instrument ne mentiront pas.

Aujourd'hui, je voudrais t'inviter à écouter ma version, non pas pour des likes, ni pour une performance. C'est juste une partie très réelle et paisible de ma vie. Si tu le souhaites, entre dans mon compte vidéo et cherche la version fingerstyle de « Ce sentiment peut attendre ».

Tu n'as pas besoin d'écouter la chanson en entier. Peut-être qu'en écoutant seulement les dix premières secondes, tu comprendras — ce n'est pas une "performance", c'est une personne dans le vent, à l'aube, après l'entraînement, qui, avec ses doigts et son énergie vitale, exprime "je suis encore là".

Dans ce monde agité, nous avons tous besoin d'un peu de calme. Si vous êtes justement à la recherche de ce calme, de ce sentiment lointain, je suis ici — toujours présent !

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